Familles alliées


La famille Dufour et – de Montlouis (1751 et 1826)

Armes : de gueules à trois épées d'argent garnies d'or mises en pal, au chef parti d'azur à une fleur de lys d'or et d'or à un dauphin d'azur (Au XVIIIe siècle, un brevet autorisa les Dufour, de par les fonctions qu'ils exerçaient à la Cour auprès du Dauphin, à charger leurs armes d'une fleur de lys et d'un dauphin).

La famille Dufour tire ses origines de Sauve et de sa région, petite bourgade située aujourd'hui dans le département du Gard mais qui dépendait autrefois du diocèse de Montpellier. On parvient à retrouver les traces de cette famille jusqu'au XVIe siècle avec un Dufour décédé en 1576 qui était dit "mulatier" et qui avait épousé Catherine Venisasse (?) dont il eut, au moins, Etienne Dufour, décédé en 1615. Les alliances des Dufour sont alors des alliances locales, généralement des familles de petits artisans de plus en plus aisés au fil des générations. Ils accèdent progressivement à la moyenne bourgeoisie et font fortune. Les Dufour sont alors protestants, à l'instar de la majeure partie des habitants de la région. Ils s'étaient probablement convertis en 1560 avec tous les habitants de Sauve, sous l'influence des notables de la ville. Un siècle plus tard, dans les années 1660, les temples sont progressivement détruits dans tous les villages du canton de Sauve. En 1685, l'édit de Nantes est révoqué et Pierre Dufour ainsi que Marie Dumas, sa femme abjurent "l'hérésie de Calvin" en même temps que huit cents habitants de Sauve désireux de conserver leurs offices et de continuer à exercer leur métier.

Ainsi leur fils, Pierre Dufour, quatrième du nom, né le 2 mars 1697 est-il baptisé dans la religion catholique le 8 mars. Sans doute héritier d'une assez belle fortune de par la position de ses aïeux, il émigre à Versailles et se met au service du Roi : Contrôleur général de la Maison de la Dauphine, premier valet de chambre du Dauphin, Maître d'Hôtel de la Reine Marie Leszczynska, il parvient à la consécration en acquérant en 1754 une charge de secrétaire du Roi de la grande chancellerie de France, charge très prisée à l'époque qui, bien que coûteuse, a la vertu d'anoblir après 20 ans de service en jouissant immédiatement des qualités nobiliaires. De Françoise Gonet, originaire de Lyon, nourrice du Dauphin et première femme de chambre de la Dauphine, décédée en 1757, il aura au moins trois enfants : Pierre Dufour, né en 1717, Commis des Affaires Etrangères puis Maître d'Hôtel du Roi qui épouse en 1751 Marie Marguerite Hébert (fille de Thomas Joachim Hébert de Vaucresson, né en 1687 à Maule, diocèse de Chartres, décédé en 1774, Secrétaire du Roi en 1752 et de Marie Jeanne Legras, décédée en 1763) ; Anne-Hippolyte Dufour qui épouse en 1751 Louis René Binet, seigeur de Boisgiroult, secrétaire du Roi en 1758 ; et Louis Dufour de Montlouis, décédé en 1768, qui avait épousé en 1762 Antoinette Chapuis : ils sont à la fois les grands-parents et arrière-grands-parents de Louise Marie Dufour de Montlouis, née en 1808, baronne de Sainte Preuve par son mariage avec son cousin Frédéric Binet de Boisgiroult de Sainte Preuve en 1826. L'arbre généalogique des Dufour est relativement complexe à démêler du fait de mariages consanguins dont l'objectif était sans doute principalement la préservation du patrimoine.


Pour tous les renseignements sur les Dufour aux XVIe et XVIIe siècles, je remercie M. Jacques Deschard, Président du Cercle généalogique des Cévennes pour toutes les informations issues de ses recherches et qu'il m'a aimablement communiquées.





La famille de Fromont de Bouaille (1873)

Armes : d'or à huit molettes de sable mises en orle et une merlette de même mise en abîme.

La famille de Fromont de Bouaille est une famille normande d'extraction, elle appartient à la noblesse de l'ancienne généralité d'Alençon. Sa filiation prouvée remonte à Charles de Fromont, sieur de La Drustière, receveur des tailles en l'élection d'Alençon, baptisé au Ménil-Scelleur en mai 1593 et confirmé dans sa noblesse par Louis XIV en 1648. Bien qu'il n'y ait pas de preuves formelles, la filiation de ce dernier pourrait remonter à noble Thomas Fromont, écuyer, qui était seigneur de Saint-Frémont en Cotentin dans les premières années du XIVe siècle. Dès le XVIIe siècle, les Fromont étaient installés à Alençon et possédaient les seigneuries de La Besnardière, Mieuxcé et Bouaille situées dans les environs. C'est Charles de Fromont de La Besnardière, né en 1593, qui, en 1630, fit construire le splendide hôtel particulier de briques roses aux chaînages de granit d'un style Louis XIII très pur, qui fut plus tard la demeure d'Elisabeth d'Orléans duchesse de Guise puis l'hôtel de l'intendance de la généralité d'Alençon avant de devenir sous l'Empire la préfecture de l'Orne. Classé monument historique en 1903, ce monument passe pour être l'une des plus belles préfectures de France.

La famille de Fromont de Bouaille a fourni des officiers distingués. Elle s'est maintenue jusqu'à nos jours où elle est représentée par une trentaine de membres masculins ; elle compte plusieurs branches.

Elle a contracté de nombreuses alliances avec des familles locales. Leur première alliance alençonnaise (1873) donne ainsi aux Sainte Preuve de nombreuses origines normandes. Les principales alliances dans la branche dont est issue Geneviève de Fromont baronne de Sainte Preuve par son mariage en 1873, sont : Le Myre de Vilers (1847), famille normande subsistante anoblie en 1768, Chesneau de La Drouerie (1781), famille noble du Maine remontant au XVe siècle et passée à Alençon au milieu du XVIIIe siècle (il y a également eu une alliance Sainte Preuve - La Drouerie au XIXe siècle), Macé de Gastines (1756), famille originaire de Touraine anoblie au XVIe siècle dont une branche était fixée en Normandie, Hébert de La Chevallerie (1724), de Cathay de Saint-Houën (1682).



La famille Duchesne (ou du Chesne) de La Sicotière (1881) et – de Chédouët

Armes : d'argent à trois glands de sinople accompagnés en chef d'une étoile de gueules.

La famille Duchesne ou du Chesne de La Sicotière est originaire du bourg de Moulins-la-Marche dans l'Orne. L'un de ses auteurs, Louis Duchesne, y exerçait en 1653 les fonctions de tabellion royal. Sa filiation est établie depuis Alexandre du Chesne, sieur de La Grémudière, né à Moulins-la-Marche le 16 octobre 1673, marié le 12 février 1703 à Marie Gabrielle Catherine du Hamel (fille probable de Jacques, avocat, anobli en 1653), procureur puis fermier général du duc de Montmorency pour son marquisat de Lonrai, décédé à Lonrai, près d'Alençon, en avril 1740. Son fils, Denis du Chesne, seigeur de Chédouet, de La Sicotière et autres lieux, trésorier de France au bureau des finances d'Alençon, épouse le 13 juin 1740 à Pacé Catherine du Mesnil de Villiers, fille d'Alexandre, éc., sieur de Villiers et de noble dame Marie Martel. Il meurt le 24 avril 1786. Le premier de ses quatre enfants, Denys Alexandre Duchesne de Chédouët, garde du corps, donne naissance à l'éphémère branche du Chesne de Chédouët. Le deuxième, Jacques Robert Etienne du Chesne de La Sicotière, né le 4 août 1742, garde du corps, chevalier de Saint Louis, épouse le 6 juillet 1772 à St Germain du Chesnay, diocèse de Paris, Marie Josèphe Menjaud, fille de Jean, originaire de Fréjus, contrôleur de la Maison de LLAARR Madame la Comtesse de Provence et Madame la Dauphine et de dame Elisabeth Gaignedéniers. Il lui donne sept enfants et meurt le 3 mars 1799 en émigration à Helsen, près d'Arelsen, principauté de Waldeck. L'aîné de ses enfants, Jacques Antoine, épouse Jeanne Dorothée Le Sage du Parc de La Dormie, fille de Pierre François Le Sage sieur du Parc et de dame Marie Louise Françoise Lenfant de La Blanchardière. Ils sont les parents de Léon François Duchesne de La Sicotière, né à la Dormie, près d'Alençon, le 3 février 1812, avocat, conseiller général, député puis sénateur de l'Orne, bibliophile et collectionneur (sa collection de livres a été léguée à la ville d'Alençon et constitue le fonds la Sicotière de la bibliothèque municipale) auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de l'Orne, président-fondateur de la Société Historique et Archéologique de l'Orne et de la Société d'Histoire contemporaine, marié à Sophie Marie de Launay de Saint-Denis, décédé le 28 février 1895. Il est le père de Anne Marie Antoinette du Chesne de La Sicotière, née en 1853, décédée le 14 mars 1941 à Alençon, baronne de Sainte Preuve par son mariage le 20 décembre 1881 avec Henry Binet de Boisgiroult, baron de Sainte Preuve (cette alliance, remariage d'Henry, ne donne pas de postérité).

Principales alliances : de Faudoas (1797), Hochedé de la Pinsonnais, Courtin de Torsay (1859), Lecomte de La Verrerie (1892), Hurel du Campart, de Launay de Saint-Denis.



La famille de La Barre de Nanteuil (1897)

Armes : de gueules à trois merlettes d'argent posées deux en chef et une en pointe.
Cimier (en 1668) : un léopard naissant d'or.
Supports : deux lions regardants d'or.
Terrasse : de sinople.
Devise (adoptée en 1885) : Veritas liberavit et servabit ou la verité vous rendra libre et vous sauvera.

D'ancienne extraction, la famille de La Barre de Nanteuil trouve son origine aux Andelys, dans le Vexin normand où elle est citée pour la première fois en la personne de Macé de La Barre dans une charte passée en faveur des religieuses de Sancerre, le 5 décembre 1260 au Petit Andely, par Jehan de Grainville ainsi que Guillaume et Alice Le Borgne, tous deux habitants d'Andely. Le 8 mars 1401, Colin de La Barre reçut du roi Charles VI la sergenterie de Lyons la Forêt, vacante par la mort de Pierre Marcel. Mais sa filiation prouvée ne remonte cependant qu'à Regnault de La Barre, qualifié de « noble homme » et « escuier »dans deux aveux qui lui furent rendus le samedi 3 février 1458 par Robert II Le Pelletier (Carrés d'Hozier 61).

Nicolas II de La Barre (° vers 1550, + après 1605), « escuyer, sieur du Mesnillet, du Mesnil des Planches et de La Rivière », fut successivement homme d'armes en la compagnie du très ligueur duc d'Aumale puis en celle du seigneur de Brosse (de 1574 à 1584 au moins), et enfin capitaine de la forteresse de Château-Gaillard. Par brevet du 10 janvier 1593, le roi Henri IV l'autorisa à lever une compagnie d'infanterie de 100 hommes d'armes. Il servit aux sièges d'Anvers (1581-1585), d'Amiens 1595 et de Doullens (1597). Le 24 septembre 1605, il offrit au chapitre d'Andely de financer l'achèvement de la chapelle dédiée à son saint patron.

Du XVIe au XVIIIe siècles, les La Barre possédèrent sans discontinuer les fiefs du Ménillet, de Nanteuil et de La Rivière, qui sont aujourd'hui des quartiers des Andelys, ils contractèrent des alliances locales et servirent la France dans les armées.

Au XVIIIe siècle, Joachim, Jean-Pierre, Raoul de La Barre de Nanteuil (° le 29 juin 1743, + le 20 août 1833), chevalier, seigneur du Mesnil des Planches ou Nanteuil, du Ménillet et de La Rivière, du Mesnil-Bellenguet en 1762, de Feuguerolles en 1780, seigneur et patron de Daubeuf de Nanteuil et du Buspin en 1789, fut successivement page de la reine Marie Leszczynska de 1757 à 1759, cornette au régiment de Royal-Cravattes en la Cie de Roncherolles de 1759 à 1761, garde du corps du roi Louis XV en la Cie de Montmorency-Luxembourg de 1762 à 1771, lieutenant des maréchaux de France de 1772 à 1790, chevalier de l'ordre royal et militaire de St-Louis en 1783, élu maire des Andelys en 1790, premier président de l'administration du département de l'Eure, émigré de 1791 à 1800, garde du corps du roi Louis XVIII en la Cie de Croÿ-Havré en 1814, chevalier de la Légion d'honneur en 1815, colonel de la IIe région de la garde nationale de l'Arrondissement des Andelys et chef de bataillon en retraite en 1816. Il est l'ancêtre de tous les Nanteuil actuels, parmi lesquels on dénombre plus d'une soixantaine de représentants masculins.

La branche dont est issue Marguerite de La Barre de Nanteuil, baronne de Sainte-Preuve par son mariage en 1897, était devenue alençonnaise à la génération précédente du fait de l'alliance contractée en 1866 avec la famille Gougeon de Cerisay, famille honorablement connue à Alençon et qui fit fortune au XVIIIe siècle dans la fabrication et le commerce de la célèbre dentelle au point d'Alençon. Ces deux familles apportèrent aux Sainte-Preuve une parenté normande étendue.

Parmi les alliés les plus considérables des Nanteuil, on citera les familles suivantes : Le Pelletier de Longuemare (1548), Grouchy (1597), Feuguerolles de Cantelou (1611), Caradas du Héron (1647), Aprix de Vimont (1663), Deschamps de La Londe (1711 & 1714), Le Moine de Boisgaultier d'Abancourt (1741), Allorge de Gamaches (1747), Hallé de Rouville (1777), Cadusch (1789 & 1791), Margeot (1837), Saint-Martin de Tourempré (1850), Prud'homme de Fontenoy (1854), Parcevaux (1858), Le Flo (1876), Chalus (1876), Graveron (1878), Martimprey (1906), Andia-Irarrazabal (1907), Poulpiquet du Halgouet (1907), Saint-Just d'Autingues (1922), Cochin (1924), Bizemont (1924), Bousies (1948), Macé de Gastines (1953), Mercier du Paty de Clam (1953), Mac Donald (vers 1960), Chavagnac (1963), La Gorgue de Rosny (1968), Charette de La Contrie (1977), Cossart d'Espiès (1977), Rougé (1983), d'Andigné (1985), et Chergé (1997).

Je remercie mon cousin Cyrille de La Barre de Nanteuil, auteur de la notice sur sa famille. Pour tous renseignements, vous pouvez le contacter.




La famille de Vivès (1929)

Armes : de gueules à trois chevrons d'or. Alias de sable à trois chevrons d'or.
Cimier  : un phénix.
Couronne : de Marquis (branche française).
Devise : Muriendo vives ou tu vivras par ta mort.

La famille de Vivès trouve ses origines en Espagne, à Ciudad Real, province de la Manche, d'où étaient originaires les premiers membres connus au XVIIIe siècle. Don Thomas François de Vivès, né à Ciudad Real le 29 septembre 1744, fils de Don Pedro Vives, Gouverneur de la province de la Manche et de Doña Catarina de Mendoza, camériste de la reine d'Espagne, émigre pour des raisons méconnues en France (il réside d'abord 6, rue de la Lune à Paris) en 1784. Il épouse à Reims en 1793, Anne Sophie Clicquot de Blervache. Leur troisième fils Alphonse Marquis de Vivès né le 22 septembre 1796 épouse le 22 juillet 1824 Constance de Coribert de Maillefer née en 1802, originaire de Sainte Menehould) fille de Antoine Jean Baptiste de Coribert de Maillefer et de Marie Thérèse Ruinart de Brimont. Ces deux alliances apparentent la maison de Vivès à toutes les grandes familles de Champagne.

Selon la tradition familiale et des archives disparues dans la propriété Vivès d'Anguilcourt le Sart au cours de la première guerre mondiale, probablement des actes de baptême de deux cousins de don Pedro Vives, ce dernier était cousin de Francisco Dionisio Vives Comte de Cuba et de Juan Miquel Vives, seigneur de Saint Martin, Lieutenant général des armées du roi, marié à Doña Maria Carvajol. Un ascendant de la famille Vives aurait été général sous le règne d'un Philippe. Blessé à mort dans une bataille au cours de la libération de la ville de Grenade, il fut honoré à son dernier soupir d'une poignée de mains de son roi avec ces paroles flatteuses : « Muriendo vives », ce qui signifie « tu vivras par ta mort ». Un parchemin ancien représente les armes des Vivès écartelées, au 1 de gueules à la fontaine de vie d'or, au 2 d'azur à la poignée de main d'argent, au 3 d'azur à la corbeille de fruits garnie de grenades d'or, au 4 de gueules à trois chevrons d'or. Les différents éléments intégrés dans les armes rappellent les hauts faits de cet ancêtre. Elles sont couronnées d'un phénix, symbole de résurrection.

Principales alliances : de Mendoza (milieu du XVIIIe siècle), Clicquot de Blervache (1788), Maillefer de Coribert (alias de Coribert de Maillefer) (1824), de Gauvignon de Basonnière (1863), de L'Escaille (1856), de La Rüe du Can (1892), Barbou des Courieres (1892), de Pourcet de Sahune (XIXe siècle), de Pradel de Lamaze (XIXe siècle), Gaultier de Carville (1919), Lafon del Valle (1921), Le Saulnier de Saint Jouan (1923), Varin de La Bruneliere (1925), de Kiss de Nemesker Le Charron (1932), de Villeneuve (1958), Colas de Malmusse (1965), de Bellaigue de Bughas, Le Nepvou de Carfort (début XXe siècle, XXe siècle), de Chaurand (XXe siècle), de Sercey (XXe siècle), de Lafforest (XXe siècle).